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LA PASSION DANS L HISTOIRE ET LA MUSIQUE

Du drame chrétien au drame juif

Frans C. Lemaire

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    Les liens qui unissent l’histoire de la Passion à la musique occupent une place privilégiée tant au sein du christianisme que de la culture européenne. Sans doute, est-ce dû largement à quelques chefs-d’œuvre absolus : la Matthäuspassion de Bach, The Messiah de Haendel, voire le Parsifal de Wagner. Des milliers d’autres œuvres musicales (de Schütz à Penderecki, de Telemann à Tristan Murail) ont illustré et paraphrasé ainsi les images que la tradition attache à la mort de Jésus.
    Toute tradition religieuse attribue à l’origine la forme présente de ses croyances. La seule Passion que nous connaissions est celle, non de l’histoire, mais des textes qui reflètent, une ou deux générations après les faits, le sens retenu ou donné par les auteurs des évangiles synoptiques et leurs communautés. Ce qu’ils ont raconté s’est trouvé prolongé dans une interprétation johannique désignant de façon répétée « les Juifs » comme ennemis de Jésus. Avec Méliton de Sardes se trouve scellé le double drame, chrétien par la mort de Jésus sur la croix, juif par la malédiction attachée à l’accusation de déicide. L’exaltation du premier n’empêchera pas l’accomplissement du second avec toutes les conséquences que l’on sait. 
    Quelle est la part de la musique dans les commémorations qu’en a faites la Semaine sainte au fil des siècles ? Treize chapitres en parcourent les différents aspects : la Passion selon les textes (I à IV), la Passion dans la liturgie (V), à la Renaissance et à l’âge baroque, catholique ou luthérienne (VI à IX), revue par Beethoven ou Wagner (X), enfin la difficile confrontation de cette tradition religieuse avec le siècle d’Auschwitz (XI). Même si la musique n’y tient pas un premier rôle, la Passion traitée comme un spectacle par le théâtre ou le cinéma avait sa place dans ce bilan car les avatars d’Oberammergau (XII) et de certains films (XIII) illustrent les difficultés de la renonciation aux enracinements séculaires.

Frans C. Lemaire est l’auteur du Destin juif et la musique (2001) et du Destin russe et la musique (2005).