En France, chaque campagne présidentielle charrie son lot de promesses de réductions massives du nombre de fonctionnaires. En avril 2021, la presse préparait ainsi le terrain de la prochaine course à l’Élysée. Le Figaro s’interrogeait : « Pourquoi le nombre de fonctionnaires ne baisse-t-il pas ? » et Acteurs publics s’alarmait d’une « explosion des créations d’emplois à l’État » car la Cour des comptes constatait une hausse de… 0,1 % des effectifs en 2020 !
Cette préoccupation n’est pas neuve. De Saint-Just à Macron, en passant par Charles Maurras ou Jacques Duclos, tout le spectre politique a affirmé un jour que l’État emploie trop de fonctionnaires. Au fil de l’enquête historique, Émilien Ruiz examine les ressorts de cet unanimisme : le flou de la notion de « fonctionnaire », les conditions du développement de l’État, les idées reçues sur le statut, les obstacles à la féminisation et l’échec des politiques de baisse des effectifs.
Derrière les débats sur le nombre des fonctionnaires, cette histoire d’une obsession française révèle finalement un enjeu moins comptable que démocratique : celui du rôle que nous entendons, collectivement, assigner à l’État.
Historien, Émilien Ruiz est assistant professor à Sciences Po. Ses recherches portent principalement sur les relations entre savoirs et pouvoirs depuis la fin du xixe siècle. Pour ses travaux sur l’histoire du nombre des fonctionnaires, il a été lauréat du prix Saint-Simon de l’EHESS (2009), du prix Aguirre Basualdo de la Chancellerie des universités de Paris (2014) et du prix Alain Desrosières du groupe histoire de la Société française de statistique (2016).
Cette préoccupation n’est pas neuve. De Saint-Just à Macron, en passant par Charles Maurras ou Jacques Duclos, tout le spectre politique a affirmé un jour que l’État emploie trop de fonctionnaires. Au fil de l’enquête historique, Émilien Ruiz examine les ressorts de cet unanimisme : le flou de la notion de « fonctionnaire », les conditions du développement de l’État, les idées reçues sur le statut, les obstacles à la féminisation et l’échec des politiques de baisse des effectifs.
Derrière les débats sur le nombre des fonctionnaires, cette histoire d’une obsession française révèle finalement un enjeu moins comptable que démocratique : celui du rôle que nous entendons, collectivement, assigner à l’État.
Historien, Émilien Ruiz est assistant professor à Sciences Po. Ses recherches portent principalement sur les relations entre savoirs et pouvoirs depuis la fin du xixe siècle. Pour ses travaux sur l’histoire du nombre des fonctionnaires, il a été lauréat du prix Saint-Simon de l’EHESS (2009), du prix Aguirre Basualdo de la Chancellerie des universités de Paris (2014) et du prix Alain Desrosières du groupe histoire de la Société française de statistique (2016).