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Alors le Noir et le Blanc seront amis - Carnets de mission 1947-1951

Postface de Marie-Isabelle Merle des Isles

Jean Rouch

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En octobre 1946 – après un cruel congé guerrier –, Jean Rouch embarque avec deux amis, comme lui jeunes ingénieurs des Ponts et Chaussées, sur un radeau fabriqué par leurs soins à la source du Niger. Les trois hommes seront les premiers à réussir l’exploit, tenté avant eux par Mungo Park, de descendre les 4 200 kilomètres du grand fleuve de sa source jusqu’à son embouchure. La « belle promenade » de huit mois scelle le destin de Jean Rouch : le cours du fleuve lui dévoile tout un monde qu’il n’aura de cesse ensuite, devenu ethnologue et cinéaste, d’explorer. Dès les années suivantes, il met sur pied deux autres missions pour pénétrer les «mystères et la poésie des hommes du Niger ». Au pays des mages noirs, des Songhay, des pêcheurs sorko et des danseurs possédés par les dieux, l’aventure est avant tout humaine. Il ne sera jamais un « savant aux yeux secs ». Il a trouvé sa méthode : indépendant, il mène ses études d’«homme à homme», tel un étranger venu « le plus humblement possible, c’est-à-dire le plus amicalement possible ». Et ses compagnons africains seront ses meilleurs alliés dans son travail scientifique. 
Alors le Noir et le Blanc seront amis est le récit des trois premières missions de Jean Rouch, de 1946 à 1951, publié en 1951 dans le journal Franc-Tireur, jamais repris en volume.

Jean Rouch (1917-2004) est l’un des grands ethnologues du XXe siècle. Arrivé en 1941 à Niamey (Niger) comme ingénieur pour construire des routes, il publie en 1943 dans Notes africaines un « Aperçu sur l’animisme songhay ». Au lendemain de la guerre, il fait sa thèse avec Marcel Griaule et entre au CNRS en 1953. Son oeuvre cinématographique, fondée sur ses recherches, est très vite reconnue dans le monde entier : Initiation à la danse des possédés (1949), Les Maîtres fous (1957), La Chasse au lion à l’arc (1965) sont primés à Biarritz et à Venise. Jean Rouch a disparu le 18 février 2004 dans un accident de voiture au Niger. Après des funérailles nationales et rituelles, il repose au bord du fleuve.