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« Je souhaite que les Français sachent qu'en Algérie, entre 1954 et 1962, il ne s'est jamais agi d'une opération de « maintien de l'ordre » ni d'une « pacification ». J'écris pour rappeler qu'il y a eu une guerre atroce en Algérie, et qu'il n'a pas été facile pour nous d'accéder à l'indépendance. Notre liberté a été acquise au prix de plus d'un million de morts, de sacrifices inouïs, d'une terrible entreprise de démolition psychologique de la personne humaine. Je le dis sans haine. Le souvenir en est lourd à porter.
Je souhaite que mon témoignage en provoque d'autres des deux côtés de la Méditerranée ; que les langues d'anciens appelés et d'officiers français qui ont vécu cette guerre et survécu se délient. Je souhaite que l'on retienne de mon histoire qu'il faut préserver l'être humain, d'où qu'il vienne. Ce n'est ni en torturant, ni en avilissant ou dégradant qu'on parvient à ses fins, quelles qu'elles soient.
Avec ce livre j'ai accompli mon devoir de vérité. »
l. i.

Recueilli à Alger par Anne Nivat (prix Albert-Londres pour Chienne de guerre, Fayard, 2000), ce récit autobiographique retrace la vie de Louisette Ighilahriz, militante et haute figure de l'indépendance de son pays. Il est emblématique de la doulou-reuse histoire franco-algérienne à l'heure où, près d'un demi-siècle plus tard, d'aucuns font et diffusent des apologies de la torture.