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Caligula

Daniel Nony

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Caligula n'a vécu que pour justifier l'aphorisme selon lequel le pouvoir absolu corrompt absolument. Du moins est-ce la seule leçon qu'ont tirée de son court règne (37-41 après J.-C.) les Romains " vertueux " de la fin du Ier siècle. Gérant le " principat " comme un patrimoine et non comme une charge publique, il fut un despote jouisseur, sanguinaire et fou à lier de surcroît _ il prétendit un jour, on le sait, faire son cheval consul!

Mais le plus grand scandale de sa conduite, c'est précisément celui que ces témoins ne nous ont pas révélé _ et pour cause _: pour la première fois, un imperator n'avait pas jugé utile de ménager les institutions anciennes et leurs représentants. Caligula fut bien _ sans doute lui fallut-il en effet beaucoup d'inconscience pour l'oser _ le fossoyeur de l'hypocrite fiction naguère entretenue par Auguste puis Tibère et le vainqueur définitif d'un sénat désormais couché, objet tantôt de la vindicte, tantôt de la fantaisie du Prince.

L'âge des autocrates était venu, les Julio-Claudiens allaient présider à l'avènement de la plus grande Rome. A leur manière, les extravagances et les turpitudes de Caligula avaient libéré le pouvoir absolu de ses ultimes entraves.

Né en 1937, agrégé d'Histoire et ancien membre de la Casa de Velasquez, Daniel Nony est maître de conférences d'histoire romaine à l'université de Paris I-Panthéon-Sorbonne. Co-auteur, avec M. Christol de Des Origines de Rome aux invasions barbares (1974), il a également participé, sous la direction de Claude Nicolet, à Rome et la Conquête du monde méditerranéen (1978).