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Pour beaucoup, le nom de Guy Mollet résonne comme un rappel de tous les reniements de la gauche : double langage, archaïsme, dogmatisme, Troisième force, guerre à outrance et torture en Algérie, politique de la canonnière à Suez, courte-échelle faite au général de Gaulle en 1958... Le secrétaire général de la SFIO (1946-1969) incarne le traître coupable d'avoir mené la politique de ses adversaires.

Pourquoi et comment ce fils d'un gazé de 14, syndicaliste de l'enseignement et socialiste parce que la SFIO était le parti de la paix, choisit-il d'entrer en Résistance contrairement à nombre de ceux qui ont été à l'origine de son engagement ? Pourquoi et comment le militant qui n'a jamais exercé de responsabilités notables devient-il à la Libération le porte-parole du courant de mécontentement qui balaie la direction en appelant, contre les amis de Blum, jugés coupables de « confusionnisme [...] inspiré par un faux humanisme », à un redressement fondé sur « cette réalité fondamentale qu'est la lutte des classes » ? Pourquoi et comment Mollet, lorsque le pays bascula dans l'affrontement Est-Ouest, assuma-t-il le combat pour sauver la démocratie républicaine déstabilisée par le communisme et le gaullisme ?

Ce combat conditionna la suite, car la SFIO y perdit une part de son identité, même si elle joua un rôle décisif dans la mise en place de nouvelles relations sociales et si l'on a tort de passer l'ensemble sous silence ? Pourquoi taire son action en tant que constituant de la IVe République comme de la Ve et son refus du principe de l'élection du président de la République au suffrage universel dans une opposition résolue au pouvoir personnel ?

Comprendre, sans concession ni parti pris, à travers l'ouverture progressive des archives qui autorisent aujourd'hui un autre regard, l'itinéraire d'un leader socialiste controversé, tel est le but que s'est assigné ce livre - et qu'il remplit.