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La foi des vaincus

Les «révolutionnaires» français de 1945 à 2005

Jeannine Verdès-Leroux

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Ce livre a recherché dans leurs écrits les croyances, les espérances, les illusions des militants « révolutionnaires » français de la seconde moitié du XXe siècle, ainsi que la critique effrénée qu?ils ont menée de la société présente pour construire un monde radicalement autre. Les immenses catastrophes que le communisme a produites dans tous les domaines sont attribuées avant tout à Staline, de plus en plus à Lénine, et les erreurs et les égarements en France sont imputés au « Parti ». Car les militants se parent ? et sont parés ? de toutes les vertus ; seul le « Parti » porterait toutes les responsabilités. Quant à Marx, malgré les lectures pénétrantes de Isaiah Berlin et de Kolakowski, il continue d?être le plus souvent épargné, et même révéré.

Isaiah Berlin a souligné la nouveauté que le marxisme avait imposée (et que les fascismes et les nationalismes ont utilisée) : la division de l?humanité en deux groupes, les hommes et les classes (les races, les nations) qui sont condamnés par l?Histoire, et donc « sacrifiables ». Leur destruction ne peut être empêchée ni même regrettée, c?est le prix que l?humanité doit payer pour le progrès : « Le chemin qui mène aux portes du paradis sera nécessairement jonché de cadavres. » La séduction du marxisme tient au travestissement qu?il a fait de pulsions meurtrières, en les habillant de nécessité, de scientificité. Marx l?avait dit dans Le Manifeste communiste en 1848 : l?élimination de la bourgeoisie et le triomphe du prolétariat sont inévitables. Au début du XXIe siècle, malgré l?implosion du monde communiste, des intellectuels toujours aveuglés continuent à faire comme si cette prophétie était scientifique : en première ligne des destructeurs sont les familles trotskystes.
J. V.-L.