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Les Précieuses

Ou comment l'esprit vint aux femmes

Roger Duchêne

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Molière a immortalisé les précieuses en les ridiculisant. Et si, pour nous faire rire, il nous avait trompés ? Si, au lieu de caricaturer des précieuses, il s'était moqué de ce qu'il y avait de plus moderne dans les façons de penser de ses contemporains ?
Réunis dans ce qu'on n'appelait pas encore des salons, dames et cavaliers osent remettre en cause les rapports à la lecture et à l'écriture traditionnellement établis par les savants de profession.
Mieux encore, ces mondains osent contester le dogme établi de l'infériorité du sexe féminin, et revendiquer son droit à la liberté sentimentale et même conjugale. Ils affirment que les femmes aussi ont le droit d'accéder à la vie de l'esprit, à une culture moderne, dont elles seront juges et parties.
Quand paraissent Les Précieuses ridicules, cela fait près d'un siècle que ces idées révolutionnaires font leur chemin, notamment depuis l'hôtel de Rambouillet. Le ridicule jeté sur les précieuses a permis de masquer, voire d'entraver, cette évolution capitale.

Le livre de Roger Duchêne, qui analyse tout ce qu'on a dit des précieuses avant 1659, montre la naissance d'un mythe ambigu, auquel Molière a ôté ce qu'il avait de positif pour en faire le sujet d'une farce parfaitement réussie, qui l'imposera enfin, lui et sa troupe, aux médias de son temps. Imitateur et rival de Molière, Somaize, qui a fait des précieuses son fonds de commerce, a brouillé définitivement les pistes en prétendant en écrire le « Dictionnaire » qu'on trouvera dans l'important Dossier qui réunit pour la première fois les textes qui ont entouré cette étonnante supercherie littéraire.

Roger Duchêne est l'auteur, chez Fayard, de plusieurs biographies de référence, dont une consacrée à Madame de Sévigné et une autre à Molière, qui a reçu le Grand Prix de la biographie littéraire de l'Académie française. Spécialiste du xviie siècle, il révèle avec ce livre une des plus grandes méprises littéraires et antiféministes de l'époque moderne.