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Robert Desnos

Anne Egger

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Robert Desnos revisité au jour le jour ! Deux immenses yeux ouverts posés sur le monde qu’il traverse à grandes enjambées ! De quoi rompre définitivement avec l’image d’un poète si curieux de tout, qu’il passe pour désinvolte. L’homme est étonnant et son caractère bien trempé. Secret et tonitruant, il déborde d’énergie et mène une vie exaltante dans le Paris d’entre les deux guerres. Une existence sans vide !

Autodidacte et érudit, Desnos est un titi parisien, fils de la Bastille et des Halles. Enfant, il aime la littérature et le cinéma. Ses idoles sont Hugo, Gustave Aimard et Musidora. Ce poète surréaliste, déclaré « prophète » du mouvement dès 1922, amoureux d’une diva qui le dédaigne, fait un voyage à Cuba en 1928 qui bouleverse sa vie. Il s’ouvre au monde en traversant l’Atlantique et, pour l’amour d’une rumba et d’une île lointaine, se libère d’une passion malheureuse et d’un surréalisme alors préoccupé de politique, pour devenir un homme de média. La musique désormais gouverne sa vie. Tout à la fois moderne et visionnaire, il parle – ou chante (faux) – plus qu’il n’écrit.

Journaliste, animateur et publicitaire à la TSF, critique de cinéma et de disques, chansonnier, créateur de scénario et de cantates, écrivain, peintre, Desnos explore tous les moyens d’expression et toutes les cultures de son époque, avec le secret espoir de les métisser. De créer un langage nouveau compris de tous. Il laisse une oeuvre hydride, dont les écrits ne sont que la partie immergée de l’iceberg.

Desnos est de toutes les aventures intellectuelles et humaines de son temps. C’est un exemple de fidélité et d’engagement en amour comme en amitié. Des amis qui ont pour nom Barrault, Carpentier, Breton, Prévert, Garcia Lorca, Éluard, Leiris, Jeanson, Deharme, Foujita, Aragon, Bataille, Neruda, Hemingway, Milhaud, Dos Passos, Honegger, Mouloudji,… et tant d’autres.

Rebelle et passionné, il se soucie moins de laisser un nom en poésie que d’être libre de tout faire et de tout dire. « Ce qui importe, ce n’est pas ce qui reste mais ce que l’on est », écrit-il en 1940, peu de temps avant d’entrer en résistance contre l’envahisseur. Un courage qui ne l’abandonne pas quand, arrêté et déporté, Desnos découvre Auschwitz, Buchenwald, Flossenburg, Flöha. Il est mort « libre » le 8 juin 1945 au camp de Terezin. Martyr du nazisme, il est figé dans un tombeau sans nom. Ci-gît pourtant Robert Desnos 1900-1945.