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Ce qu'il reste des mots

Matthieu Mégevand

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Le 13 mars 2012, à Sierre, en Suisse, vingt-deux enfants décèdent dans un accident d’autocar. Le véhicule était en parfait état; le chau eur, sobre, respectait les limitations de vitesse; la chaussée était sèche et bien entretenue. Nulle négligence ne permet de comprendre le drame. Aucune faute. Aucun coupable. Aucune explication. Situation intolérable pour l’esprit. Face à cette aporie, Matthieu Mégevand refuse de s’incliner. Il mobilise toutes les ressources de la pensée et de l’écriture dans une quête à la fois philosophique et romanesque. Il replonge dans d’anciennes lectures, se retire dans la solitude, taquine l’autofi ction, s’invente des interlocuteurs, contradicteurs ou complices, et des situations imaginaires qui pourraient l’éclairer. Les mots sont impuissants? C’est à voir. Avant de proclamer leur défaite, il faut au moins leur faire livrer bataille. Envisager tous les recours. Quitte à admettre que grammaire et logique n’épuisent pas le langage, qui doit se transcender lui-même lorsqu’il s’agit de trouver la raison pour laquelle la mort nous est insupportable.

Matthieu Mégevand a publié Jardin secret (2007) et Les deux aveugles de Jéricho (2011) aux éditions L’Âge d’Homme.