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Pianiste au talent salué par André Gide qui lui demande de collaborer à ses Notes sur Chopin (1948), Maurice Ohana (1913-1992) n?aborde la composition qu?à la trentaine, au bout des cinq années de la Seconde Guerre mondiale passées sous uniforme britannique, de Madagascar jusqu?à Rome où il termine sa formation musicale avec Alfredo Casella.

Il s?impose d?entrée de jeu avec un oratorio sur un poème de Federico Garcia Lorca, Llanto por Ignacio Sanchez Mejias (1950), considéré par Alejo Carpentier comme une révélation. Ce premier chef-d?oeuvre affirme une démarche singulière, en marge des courants dominants et antagonistes de l?époque (néoclassicisme et sérialisme), une volonté d?indépendance qui sera la règle pour toute l?oeuvre à venir de son auteur, au risque d?être ignoré ou rejeté par les tenants de ces esthétiques.

Cette liberté périlleuse vaut aujourd?hui à Ohana, une douzaine d?années après sa disparition, l?admiration des jeunes générations de musiciens. Ses Préludes et Etudes pour piano sont aujourd?hui estimés à l?égal de ceux de Chopin et Debussy. Mais il fut, de son vivant, un « méconnu célèbre », pourtant sollicité et servi par les plus grands interprètes du moment : Ataulfo Argenta, Eric Ericson, Kent Nagano, Mstislav Rostropovitch, Bruno Maderna, Maurice Béjart, les Percussions de Strasbourg, Seiji Ozawa, Narciso Yepes?

Il se définissait lui-même comme un « moderne archaïque », cherchant à retrouver les origines les plus lointaines de l?expression musicale, comme il aimait brasser dans un même « haut fourneau » musiques populaires et savantes, arabo-andalouses, afro-américaines et afro-cubaines, pour offrir cette spécificité musicale inimitable et reconnaissable entre mille : le « son Ohana ».