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La Société chinoise après Mao

Entre autorité et modernité

Claude Aubert, Yves Chevrier, Jean-Luc Domenach

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Voilà dix ans, le 9 septembre 1976, mourait Mao Tsé-toung. Le maoïsme était à bout de souffle; deux ans plus tard, il s'effondrait, victime des luttes de factions, de son inefficacité économique et de manifestations populaires. Depuis lors, l'évolution de la Chine a été considérable. Jamais sans doute un régime communiste n'a parcouru un tel chemin en si peu de temps. Et pourtant, cette évolution n'a guère retenu l'attention en dehors de ses signes les plus extérieurs; retour au pouvoir de Deng Xiaoping, ouverture du pays...

La société chinoise sort aujourd'hui de la pénombre où ses dirigeants avaient prétendu la confiner. Son dynamisme érode un pouvoir dont l'ambition affichée pendant trente ans a été de la dominer et de la transformer. Engagé par nécessité dans une politique de modernisation économique, le Parti communiste doit maintenant composer avec elle. De là des évolutions parfois fulgurantes, qui vont de l'exode rural aux prodromes de la société de consommation, mais aussi, par delà l'épisode maoïste, le rétablissement des continuités avec le passé dans le monde paysan et dans l'univers familial. Des statuts acquis sont remis en cause: la classe ouvrière est moins que jamais le bloc homogène dans lequel le régime avait cherché à s'ancrer. Des aspirations nouvelles raniment la littérature.

Mais cette société convalescente et travaillée d'influences diverses ne peut agréger en une même force politique les mouvements sociaux et la contestation intellectuelle. Fort de sa puissance, le Parti unique endigue et parfois paralyse les germes du renouveau social afin de conserver son monopole. Le maoïsme n'a pu maîtriser la société chinoise. Celle-ci échouera-t-elle à s'émanciper? Le totalitarisme absolu fut un mythe; la réforme du totalitarisme demeurera-t-elle inachevée?

Ont collaboré à cet ouvrage: Claude Aubert (INRA); Yves Chevrier (Centre Chine, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales/CNRS); Jean-Luc Domenach (CERI, Fondation Nationale des Sciences Politiques); Hua Chang-ming (Centre Chine, EHESS); Roland Lew (Centre Chine, EHESS); Wojtek Zafanolli (CNRS).