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Recentrer l'Asie centrale

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Frantz Grenet

La notion d’Asie centrale a émergé tardivement dans la littérature géographique. C’est seulement à partir de 1825 qu’elle vient supplanter celle de « Tartarie », souvent associée à la terreur mongole et caractéristique d’une perception de l’Asie centrale comme foyer d’un péril prêt à fondre dans toutes les directions. Dans le même temps, la notion est à géométrie variable, même si depuis quelques décennies les archéologues s’accordent à englober sous ce terme les cinq républiques ex-soviétiques du Turkménistan, de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan, du Kazakhstan et du Kirghizistan et de l’Afghanistan. Le renouvellement des études sur l’Asie centrale est d’abord dû à l’archéologie qui s’est constituée dans le courant du XXe siècle, principalement autour de deux composantes qui ont maintenant assez largement fusionné sur le terrain : l’école française portée par la Délégation archéologique française en Afghanistan et l’école soviétique des grandes « expéditions » pluridisciplinaires. De nouvelles perspectives de recherche ont également émergé grâce à la redécouverte des deux langues principales de la région, le sogdien et le bactrien, avec dans chaque cas une masse importante de textes où est encore peu représentée la création littéraire, dont l’existence nous est surtout connue par les arts figuratifs. L’actualité de la recherche reste marquée par le caractère souvent imprévisible des découvertes, souvent effectuées en dehors des fouilles régulières.