
Disparition de Michel Rocard
Michel Rocard, ancien premier ministre, est décédé samedi 2 juillet à l'âge de 85 ans.
Fayard/Mille et une nuits a publié le premier acte politique fort de Michel Rocard, constitué par le rapport qu’il rédige en 1959 sur la situation dans les camps de regroupement : Rapport sur les camps de regroupement et autres textes sur la guerre d’Algérie.
Lundi 4 juillet, sur France Inter (Patrick Cohen, 8h20, Michel Rocard, « Le primat de la vérité sur les vérités à soi »), Jacques Julliard disait de ce document historique qu’il marquait la naissance politique de Rocard, de sa méthode, en ces termes :
« Cet impératif de morale [en politique], il l’a mis au premier plan. Il faut dire d’ailleurs que le rocardisme n’est pas né exclusivement d’une sorte de pression sociale, il est né dans un contexte de crise qui était celui de la guerre d’Algérie. Quand j’ai appris la mort de Michel Rocard, je n’ai pas pensé au Premier ministre de Matignon, j’ai pensé à l’auteur du Rapport sur les camps d’internement d’Algérie. »
L’homme de l’« autre gauche » en France, s'était engagé dans la lutte contre la guerre d’Algérie et la colonisation française de ce territoire. Il y dénonçait, selon ses propres termes, « une mentalité proche de la ségrégation raciale qui interdisait aux musulmans, sauf exception, l’accès aux fonctions de responsabilités, même mineures, dans leur propre pays».