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Et si on arrêtait les conneries

Hervé Algalarrondo, Daniel Cohn-Bendit

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On arrête les conneries. Il s’agit de faire entendre raison aux politiques (rétifs) et aux électeurs (pas préparés) : on ne peut plus gouverner la France avec la plus grande minorité. Face à la catastrophe annoncée : le FN premier parti de France, transformons notre culture : passons par le consensus. Ce n’est pas un gros mot. C’est de la politique. 
Qu’est-ce qui coince ? La France n’est pas la Grèce, mais elle se révèle tout aussi incapable de faire les réformes qui lui permettraient d’échapper à un lent déclin. En 2007, Nicolas Sarkozy a promis une « rupture » : elle a été invisible. En 2012, François Hollande a promis le « changement » : il est homéopathique. Pourquoi nos présidents, dotés de larges pouvoirs, se contentent-ils de réformettes ?
Et si la France souffrait d’abord d’anémie démocratique ? Et si on avait juste oublié qu’en démocratie, un gouvernement doit représenter une majorité d’électeurs. S’il veut vraiment gouverner ! Combien pèsent les Républicains dans l’opinion ? Moins de 25% ! Combien pèse le PS ? Pas davantage !
Et si on arrêtait les conneries ? Comme dans la plupart des autres pays européens, il faut former un gouvernement de coalition. Si Marine Le Pen est au deuxième tour en 2017, c’est un président droite-gauche (hier, on aurait dit UMPS) qui sera élu. Depuis les régionales de décembre 2015, on sait qu’on ne pourra plus tricher avec cette réalité.
Que cela plaise ou non aux partis, la France doit changer de culture politique. Passer du culte de l’homme providentiel à la recherche de compromis. Ce serait se condamner à l’impuissance ? Au contraire ! C’est la condition pour retrouver un dynamisme collectif, en démocratie.
 
#stoplesconneries
 
Daniel Cohn-Bendit a derrière lui une longue carrière politique en France et en Allemagne, commencée en mai 1968 à Nanterre. Député européen pendant vingt ans, il tient aujourd’hui une chronique matinale sur Europe 1.
Hervé Algalarrondo est journaliste politique et essayiste.