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Moi, l'autre et le loup

Jean-François Kahn

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A quelles conditions les individus qui forment un corps social décident-ils (ou continuent-ils) de vivre ensemble plutôt que de s'entre-déchirer ? Teel est la grande question que s'attache à résoudre la philosophie politique.Jean-François Kahn y répond dans cet essai à partir du constat suivant : 1) seule la reconnaissance de l'autre permet la connaissance de soi ; 2) seule la connaissance de soi permet l'acceptation de l'autre ; 3) seule l'acceptation de l'autre permet d'assurer la coexistence sociale et donc l'organisation de la société politique.
Mais, si cette logique est imparable, les choses se compliquent singulièrement lorsque l'on sait que la condition de la connaissance de soi qu'est l'autre est rendue bien incertaine par le fait que l'autre restera toujours pour moi un mystère - pour la simple raison que je ne connaîtrai jamais la connaissance qu'il a de lui-même. Et c'est de cette incertitude, de ce mystère, de cette irréductible différence que surgit l'exclusion - la méfiance d'abord, la réduction de l'autre à sa fonction sociale, à la couleur de sa peau ou à quelque autre différence ensuite, la persécution pour finir. Le loup, c'est précisément la figure du persécuteur tapie en chacun de nous.
Dans ces conditions, la " bonne politique " consistera à reconnaître la différence, sans jamais perdre de vue l'universalité de la condition humaine. Et, cet essai exigeant, mais toujours clair et articulé, vise à définir le type d'actions économiques, sociales et culturelles qu'implique tout processus pacificateur et générateur du rapport d'altérité. Ce dont notre société, nous le savons, a bien besoin.

L'actuel directeur de Marianne a bien des cordes à son arc. Grand scrutateur de la vie politique contemporaine, il se passionne aussi pour la pensée et son histoire. Chroniqueur et éditorialiste réputé, il n'a jamais caché son goût pour la philosophie et les ouvrages de sciences dures. Témoignent de cette diversité d'intérêts la variété de ses publications : d'un côté les livres d'actualité (comme La pensée unique, Fayard, 1995, 13 000 exemplaires vendus), de l'autre les livres de réflexion fort exigeants (ainsi Tout change parce que rien ne change, Fayard, 1995, 15 000 exemplaires vendus également).