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Publié en 1785, Anton Reiser est sans doute le roman le plus important du XVIIIe siècle allemand. Contemporain du Werther de Goethe (1774), il connut très vite une célébrité qui lui valut d'être traduit en Italie et dans les pays anglo-saxons _ et même en France, où il n'a toutefois pas été réédité depuis le premier Empire.

Il s'agit d'un récit autobiographique décrivant, selon l'auteur, " le sentiment étouffé par la bourgeoisie ". A ce thème socio-culturel, toutefois, viennent s'ajouter d'autres éléments _ le caractère hypocondriaque de la mère tendrement aimée, l'incompréhension et la dureté du père, etc. _ tout aussi importants, auxquels Anton Reiser doit d'être considéré comme le premier roman " psychologique " allemand. Animé d'une volonté intransigeante, douloureuse, " masochiste ", de se présenter sans fard (influence des Confessions de Rousseau), le héros de Karl Philipp Moritz cherche dans l'art, le théâtre surtout, un refuge contre son angoisse et son narcissisme.

Concrètement, ce roman de la " déchirure du moi " consiste en une description néo-picaresque de voyages réels ou symboliques et de tentatives d'insertion sociale constamment vouées à l'échec. OEuvre d'un pessimisme fondamental, il se situe _ entre la fin de l'Aufklärung et la floraison du Sturm und Drang _ en marge de tous les courants de l'époque.