Les virtuoses de la gastronomie ont fait davantage pour la gloire de la France que les maréchaux de Napoléon. Ils ont mis à genoux les tsars de Russie, les rois d’Angleterre et les milliardaires américains. Leur histoire est comme l’envers de la nôtre. Aux guerres, aux famines, aux révoltes répondent le bonheur, les splendeurs et les saveurs.
Pourquoi la France est-elle le paradis de la table ? Grâce à son terroir d’une opulence incomparable. Dès la Renaissance, chaque région a sa spécialité, source de fierté, de rentabilité. Les coquilles Saint-Jacques viennent d’Erquy, les poulardes du Mans, les terrines de Nérac, les anchois de Collioure, les asperges d’Argenteuil, le brie de Meaux. Sans compter Champagne et grands crus.
Cette histoire de richesses et de voluptés commence avec les moines qui déchiffrent les traités de cuisine du Romain Apicius. Rois et princes rivalisent de fastes. Le Régent impose la fourchette. Les petits soupers du xviiie siècle participent au génie des Lumières. La révolution met à la rue rôtisseurs et pâtissiers au service de la noblesse. Ils créent au Palais-Royal les premiers grands restaurants, ancêtres de ceux que le monde nous envie.
Des fourchettes dans les étoiles part à la rencontre de Vatel, notre premier maître d’hôtel ; Parmentier qui lance la pomme de terre ; Carême, inventeur du vol-au-vent, des petits fours et de la toque ; la Mère Brazier, première femme à avoir décroché trois étoiles au guide rouge ; Guérard avec la nouvelle cuisine sans oublier ces jeunes Top Chef qui rêvent d’être consacrés par la télévision. Cette « Brève histoire de la gastronomie française » dresse le menu détaillé de notre patrimoine unique au monde.