Publié en 1916, ce recueil doit son titre à la période où il parut - la très grande majorité des textes qu'il réunit datent cependant d'avant la Grande Guerre. II n'est pas impossible cependant que l'intitulé traduise aussi une conviction plus profonde, plus intime de Colette : le monde des «deux-pattes » (les humains) est un monde cruel, oserait-on dire inhumain, tandis que les animaux n'aspirent qu'à vivre en harmonie avec ceux qui les comprennent, telles les deux couleuvres, « pauvres sauvagesses, arrachées [...] à leur rive d'étang» par le mercantilisme ; et Colette de plaindre « en elles, encore une fois, la sagesse misérable des bêtes sauvages, qui se résignent à la captivité, mais sans jamais perdre l'espoir de redevenir libres ».