Je suis né un jour de décembre 1964, dans le bidonville de la Folie, à Nanterre. Notre baraque n?était qu?un tas de planches et de tôles. Pas d?eau, pas de gaz, pas d?électricité et pas de tout-à-l?égout. Mon père aurait sans doute pu nous bricoler quelque chose de plus vivable, mais la préfecture de police avait créé la brigade Z dont les agents détruisaient tout ce qui pouvait améliorer les constructions.
Finalement nous sommes partis. Pour un logement où nous aurions dû être plus heureux. Mais, au début de l?été 1978, mes deux plus jeunes soeurs, Sonia et Nataje, sont parties en vacances à la mer, dans une famille d?accueil. Sonia est morte là-bas, renversée par une voiture. La famille a implosé. Mon père est rentré au Maroc. Ma mère est devenue dépressive. Moi, j?ai dû arrêter mes études pour ramener un peu d?argent à la maison.
Je suis devenu vendeur mais j?aspirais à autre chose. En fait je n?existais que par le sport. Puis, peu à peu, le sport m?a ouvert d?autres horizons.
J?ai été sacré pour la première fois champion du monde de full contact en 1991. Je suis devenu célèbre. Cela m?a permis de soutenir l?association Sport Insertion Jeunes créée par mon frère aîné. Le sport m?avait sauvé : il pouvait en sauver d?autres. Pour beaucoup, je suis devenu le grand frère qui a réussi. Le grand frère des banlieues.
Je ne boxe plus, à présent. Pourtant mon combat continue. Dans ce livre, entre autres.
A. Q.
Finalement nous sommes partis. Pour un logement où nous aurions dû être plus heureux. Mais, au début de l?été 1978, mes deux plus jeunes soeurs, Sonia et Nataje, sont parties en vacances à la mer, dans une famille d?accueil. Sonia est morte là-bas, renversée par une voiture. La famille a implosé. Mon père est rentré au Maroc. Ma mère est devenue dépressive. Moi, j?ai dû arrêter mes études pour ramener un peu d?argent à la maison.
Je suis devenu vendeur mais j?aspirais à autre chose. En fait je n?existais que par le sport. Puis, peu à peu, le sport m?a ouvert d?autres horizons.
J?ai été sacré pour la première fois champion du monde de full contact en 1991. Je suis devenu célèbre. Cela m?a permis de soutenir l?association Sport Insertion Jeunes créée par mon frère aîné. Le sport m?avait sauvé : il pouvait en sauver d?autres. Pour beaucoup, je suis devenu le grand frère qui a réussi. Le grand frère des banlieues.
Je ne boxe plus, à présent. Pourtant mon combat continue. Dans ce livre, entre autres.
A. Q.