Après Chasse gardée, son premier texte autobiographique, Juan Goytisolo retrace dans Les Royaumes déchirés le chemin parcouru depuis la fin des années 50. Du militantisme antifranquiste aux côtés des communistes espagnols à la vie littéraire parisienne, de l'aventure de la révolution cubaine à la création d'une revue ouverte aux intellectuels de langue espagnole, les illusions s'effondrent et Goytisolo va de rupture en rupture; il ne perd pas pour autant le sens de l'humour ni ne renonce à la quête d'une véritable authenticité morale. Ce parcours, de plus en plus solitaire, est jalonné de trois repères: la rencontre avec Genet, dont le portrait est l'un des temps forts du livre, la relation avec Monique Lange, parfois difficile mais toujours ouverte, inventive, généreuse, et la reconnaissance de l'homosexualité à l'occasion d'une rencontre fortuite dans le quartier de la Goutte d'Or.
Désaffection, dessaisissement, détachement, dépouillement et, en corollaire, purification. Les Royaumes déchirés ne sont pas le récit d'une déroute mais celui d'une conquête. La douloureuse traversée des apparences débouche pour Juan Goytisolo sur la liberté qui lui permet de se retrouver à travers l'appropriation jubilante de son territoire de poète. Le dernier chapitre n'appartient déjà plus à l'autobiographie: c'est l'ouverture sur l'univers poétique qui n'a, depuis, cessé de se déployer dans Don Julian, Juan sans Terre, Makbara et Paysages après la bataille.
Désaffection, dessaisissement, détachement, dépouillement et, en corollaire, purification. Les Royaumes déchirés ne sont pas le récit d'une déroute mais celui d'une conquête. La douloureuse traversée des apparences débouche pour Juan Goytisolo sur la liberté qui lui permet de se retrouver à travers l'appropriation jubilante de son territoire de poète. Le dernier chapitre n'appartient déjà plus à l'autobiographie: c'est l'ouverture sur l'univers poétique qui n'a, depuis, cessé de se déployer dans Don Julian, Juan sans Terre, Makbara et Paysages après la bataille.