Au départ, un fait divers authentique : un couple se tue sur une autoroute, en pleine nuit, chacun dans sa voiture, en se heurtant de face. Les enquêteurs récusent l'hypothèse du hasard et concluent au suicide.
Image même de l'inextricable amoureux. Qu'est-ce qui peut bien pousser un homme et une femme qui s'aiment, ou se sont aimés, à faire ainsi la mort en pleine nuit ?
Alors commence le roman. Chacun émet des hypothèses. Qui conduisent toutes à la situation la plus classique et la plus romanesque : on s'aime, mais on se met à en désirer un/une autre, et le désir ne s'arrête pas au désir, et de fil en aiguille le filet se resserre, on n'en peut plus, on n'en peut plus de ne pas vivre avec elle/lui, et on n'en peut plus de devoir quitter l'autre.
Ce roman saisit désir et amour à la crête, là où il faut que ça se dénoue, ou qu'on en finisse. Roman bref, donc, tendu comme une crise au théâtre. « Là-bas les phares qui pointent. Qui s'approchent. On y va, pour toujours, toujours. » On y va.
Romancier et essayiste, Jean-Philippe Domecq a notamment publié : Robespierre, derniers temps (1984), Antichambre (1991), Le Désaccord (1996), Silence d'un amour (1998).