Claire aime Philippe. Philippe, lui, n'est pas sûr d'aimer Claire.
Il tarde cependant à se libérer de la jeune femme, de sa redingote bleu marine, de sa chienne Caboche, de son hôtel particulier à Neuilly, de son sens inné de l'argent, de son corps parfait, de sa façon de l'appeler «mon chériiii», de son amour irréprochable.
Le narrateur pratique avec une cruelle désinvolture l'autopsie de leur amour. Parfois, il tente d'amener la jeune femme sur son propre terrain, mais n'est-ce pas pour mieux la piéger ? Lorsqu'il offre à Claire une paire de cuissardes en cuir et qu'elle court l'échanger contre des ballerines bleu ciel, Philippe sent qu'il s'éloigne. Il s'isole, se souvient : lui, enfant, croisant ses jambes comme un adulte, le regard d'un insecte, triste mais vigilant ; la taille des buis le jour des Rameaux ; les séances au cinéma du village ; les dictées du grand-père Louis ; la gamine séduite grâce à l'histoire du Masque de Fer. Les souvenirs de son enfance savoyarde et la vie avec Claire se rejoignent dans un présent polymorphe. Le petit garçon et l'adulte ne font plus qu'un, ils ne cessent de se construire l'un l'autre. Serait-il possible que la même mélancolie les habite, un désenchantement, et peut-être aussi une certaine incapacité à aimer...
Né à Paris en 1958, Philippe Séguy est journaliste. Portraits de Claire en bleu marine est son deuxième roman.
Il tarde cependant à se libérer de la jeune femme, de sa redingote bleu marine, de sa chienne Caboche, de son hôtel particulier à Neuilly, de son sens inné de l'argent, de son corps parfait, de sa façon de l'appeler «mon chériiii», de son amour irréprochable.
Le narrateur pratique avec une cruelle désinvolture l'autopsie de leur amour. Parfois, il tente d'amener la jeune femme sur son propre terrain, mais n'est-ce pas pour mieux la piéger ? Lorsqu'il offre à Claire une paire de cuissardes en cuir et qu'elle court l'échanger contre des ballerines bleu ciel, Philippe sent qu'il s'éloigne. Il s'isole, se souvient : lui, enfant, croisant ses jambes comme un adulte, le regard d'un insecte, triste mais vigilant ; la taille des buis le jour des Rameaux ; les séances au cinéma du village ; les dictées du grand-père Louis ; la gamine séduite grâce à l'histoire du Masque de Fer. Les souvenirs de son enfance savoyarde et la vie avec Claire se rejoignent dans un présent polymorphe. Le petit garçon et l'adulte ne font plus qu'un, ils ne cessent de se construire l'un l'autre. Serait-il possible que la même mélancolie les habite, un désenchantement, et peut-être aussi une certaine incapacité à aimer...
Né à Paris en 1958, Philippe Séguy est journaliste. Portraits de Claire en bleu marine est son deuxième roman.