Les émeutes urbaines des vingt dernières années ne tombent pas du ciel, mais s'inscrivent dans une histoire longue du logement social et des grands ensembles. C'est à restituer cette histoire, depuis la reconstruction qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, que s'attachent les auteurs soulignant comment ce qui fut longtemps promesse de confort et d'émancipation a pu s'inverser, au milieu des années 70, en malédiction des banlieues et stigmatisation des quartiers défavorisés. A partir de solides études de terrain, ils rendent compte des
violences urbaines comme symptôme d'une
nouvelle question sociale. La politique de la ville a tenté d'y apporter une réponse, laquelle reste sans doute en deçà du profond renouvellement de l'action politique et sociale qui serait nécessaire.