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La parole muette

Jacques Rancière

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Dans cet essai, l’auteur interroge le projet qui anime des auteurs comme Flaubert, Mallarmé ou Proust et qui fonde l’acception contemporaine de la littérature. Il analyse la contradiction qui traverse la littérature, rencontrant ainsi le défi d’une parole démocratique qui s’émancipe des règles codifiant son usage.
C’est seulement depuis le dix-neuvième siècle que l’art d’écrire se nomme chez nous littérature. Auparavant les œuvres de la poésie et de l’éloquence appartenaient aux belles-lettres. Celles-ci étaient normées par un idéal, celui de la parole vivante  : celle de l’orateur, du prédicateur ou du chef qui fait acte par ses mots.
La littérature, elle, est au régime de la parole muette. Cela veut dire deux choses contradictoires  : d’un côté, la démocratie de l’écriture qui circule sans guide et sans normes sur la minceur du papier et s’en va parler à n’importe qui  ; de l’autre, la parole des choses elles-mêmes que l’âge romantique voit écrite dans les circonvolutions des pierres, les fissures des édifices ou les lignes du paysage et qui nourrit l’utopie d’une parole littéraire exprimant la quintessence même de l’expérience sensible.
Entre Balzac, Flaubert, Mallarmé et Proust, ce livre étudie la façon dont la littérature vit cette tension entre deux formes de la parole muette et règle ses comptes avec sa propre utopie.
 
Jacques Rancière, est un philosophe et professeur émérite de l’université Paris VIII. Il est entre autres l’auteur aux Éditions Fayard de La Nuit des prolétaires et Le Maître ignorant.