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Ils ont tué Pierre Overney

Morgan Sportès

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Poursuivant dans la veine de Maos, Morgan Sportès livre ici une enquête sur la mort du jeune ouvrier maoïste, touché à bout portant par un gardien d’usine en 1972. De la formation de Pierre Overney à ses funérailles suivies par plus de 200  000 personnes, plongée au cœur de la nébuleuse gauchiste… et autopsie de son cadavre.
«  Qui se souvient aujourd’hui de Pierre Overney  ? Les nouvelles générations auront du mal à croire que, dans les années 70, plus de 200  000 personnes ont défilé à Paris derrière le cercueil de cet inconnu  : Lionel Jospin, Simone Signoret, Jean-Luc Godard, Sartre, etc.
Pierre Overney était un ouvrier maoïste de 24  ans que ses petits chefs de la Gauche prolétarienne ont envoyé en commando pour casser la gueule aux gardiens “fascistes” de l’usine Renault, à Boulogne-Billancourt. Un membre du service d’ordre a sorti son arme  : Overney-le-mao est mort d’une balle en plein cœur. C’était le 25 février 1972. Ironie de l’Histoire, au même moment, en Chine, Richard Nixon se congratulait avec Mao. Ici des groupements gauchistes s’en prenaient avec violence moins au capitalisme qu’au parti communiste, à qui ils reprochaient de ne pas “faire la révolution”.
Lors de l’enterrement d’Overney, le philosophe Louis Althusser aurait dit  : “c’est le gauchisme qu’on enterre”. On peut se demander maintenant si, ce jour-là, ça n’est pas tout simplement la gauche qui est morte.  »