Le commerce agricole et alimentaire mondial est fondé sur une imposture. D'un côté, les Etats les plus riches de la planète font pression sur les pays du Sud pour qu'ils ouvrent leurs frontières, de l'autre, ils ferment leurs propres marchés aux produits venus d'ailleurs. Les pays les plus pauvres sont les premières victimes de ces pratiques déloyales. A quoi bon, dans ces conditions, prétendre les aider à se nourrir eux-mêmes ?
Depuis la création de l'Organisation mondiale du commerce en 1995, la communauté internationale tente laborieusement d'infléchir cette logique du plus fort. Premiers visés : les Etats-Unis et l'Union européenne.
L'Europe peut impulser la création d'un nouvel ordre agricole et alimentaire mondial. A court terme, elle devra clairement choisir : soit continuer à protéger de puissants groupes d'intérêts à coups d'aides et de subventions, soit affronter enfin la concurrence internationale en aidant ses paysans à répondre aux nouveaux défis sociaux et environnementaux. En optant clairement pour la deuxième voie, les Quinze, et singulièrement la France, montreraient au reste du monde que leur prétention à réguler la mondialisation n'est pas un voeu pieux.
Voici l'état complet de ce dossier éminemment politique, le plus crucial sans doute de ceux qui engagent les rapports Nord-Sud à l'heure de la globalisation, présenté de façon claire, dynamique et accessible à tous.
Jean-Yves Carfantan est professeur d'économie à l'Ecole supérieure d'agriculture d'Angers. Spécialiste du commerce international des produits alimentaires, il a été membre du Team Europe de la Commission européenne jusqu'en 1999 et conseille aujourd'hui des coopératives agricoles du sud du Brésil, où il réside désormais. Il est, par ailleurs, l'auteur de nombreux essais, depuis le désormais classique Qui a peur du tiers-monde ? (avec Charles Condamines) en 1980 jusqu'à L'épreuve de la mondialisation en 1996, tous publiés au Seuil.
Depuis la création de l'Organisation mondiale du commerce en 1995, la communauté internationale tente laborieusement d'infléchir cette logique du plus fort. Premiers visés : les Etats-Unis et l'Union européenne.
L'Europe peut impulser la création d'un nouvel ordre agricole et alimentaire mondial. A court terme, elle devra clairement choisir : soit continuer à protéger de puissants groupes d'intérêts à coups d'aides et de subventions, soit affronter enfin la concurrence internationale en aidant ses paysans à répondre aux nouveaux défis sociaux et environnementaux. En optant clairement pour la deuxième voie, les Quinze, et singulièrement la France, montreraient au reste du monde que leur prétention à réguler la mondialisation n'est pas un voeu pieux.
Voici l'état complet de ce dossier éminemment politique, le plus crucial sans doute de ceux qui engagent les rapports Nord-Sud à l'heure de la globalisation, présenté de façon claire, dynamique et accessible à tous.
Jean-Yves Carfantan est professeur d'économie à l'Ecole supérieure d'agriculture d'Angers. Spécialiste du commerce international des produits alimentaires, il a été membre du Team Europe de la Commission européenne jusqu'en 1999 et conseille aujourd'hui des coopératives agricoles du sud du Brésil, où il réside désormais. Il est, par ailleurs, l'auteur de nombreux essais, depuis le désormais classique Qui a peur du tiers-monde ? (avec Charles Condamines) en 1980 jusqu'à L'épreuve de la mondialisation en 1996, tous publiés au Seuil.