Les septième et huitième tomes des Oeuvres d'Ismail Kadaré englobent le diptyque intitulé "Le Temps des querelles". Composé des deux romans L'Hiver de la grande solitude et Concert en fin de saison, cette somme occupe une place à part dans l'univers littéraire de l'auteur.
Alors que la littérature officielle de l'empire communiste glorifiait, sur le mode du réalisme socialiste, l'hostilité et la rupture avec l'Occident, ce diptyque traité d'un phénomène diamétralement opposé : l'adieu à l'Est. La chronique de cette querelle aussi tragique que grotesque se déploie jusqu'à composer un des tableaux à la fois les plus exhaustifs et les plus sombres de l'univers totalitaire. On y retrouve tous les phénomènes qui ont marqué ce monde au cours du XXe siècle : l'oppression d'un pouvoir hypertrophié, les destinées humaines ballottées comme des fétus au gré des tourmentes politiques, les intrigues, les complots et les crimes aux sommets du pouvoir, l'angoisse sans fond en même temps qu'un timide espoir en des jours meilleurs...
L'aventure même de ce diptyque est édifiante : le premier livre, paru en 1972, fut d'abord rejeté par la critique officielle qui ne l'accepta qu'après publication d'une nouvelle version censurée ; le second, écrit dix ans plus tard, en 1981, fut brutalement interdit en tant qu'"oeuvre hostile au régime".
Alors que la littérature officielle de l'empire communiste glorifiait, sur le mode du réalisme socialiste, l'hostilité et la rupture avec l'Occident, ce diptyque traité d'un phénomène diamétralement opposé : l'adieu à l'Est. La chronique de cette querelle aussi tragique que grotesque se déploie jusqu'à composer un des tableaux à la fois les plus exhaustifs et les plus sombres de l'univers totalitaire. On y retrouve tous les phénomènes qui ont marqué ce monde au cours du XXe siècle : l'oppression d'un pouvoir hypertrophié, les destinées humaines ballottées comme des fétus au gré des tourmentes politiques, les intrigues, les complots et les crimes aux sommets du pouvoir, l'angoisse sans fond en même temps qu'un timide espoir en des jours meilleurs...
L'aventure même de ce diptyque est édifiante : le premier livre, paru en 1972, fut d'abord rejeté par la critique officielle qui ne l'accepta qu'après publication d'une nouvelle version censurée ; le second, écrit dix ans plus tard, en 1981, fut brutalement interdit en tant qu'"oeuvre hostile au régime".